Les anniversaires à Paris 6

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Mardi 31 octobre après midi, alors que certains s’apprêtaient à fêter Halloween, j’étais au coeur de la capitale, pour célébrer 4 anniversaires dans un établissement  religieusement tenu faisant partie de l’association Monsieur Vincent.

Donc pas question  pour moi de venir déguisé en diablotin ni même en sorcière De toutes façons le masque ne me va pas très bien…

Je suis arrivé dans ce bel endroit Parisien à 14h15, soit 3/4 d’heure en avance mais 15 minutes trop tard pour me permettre un de mes calembours préférés, l’établissement se situant rue du cherche midi.

Mon avance m’a permis d’avoir le temps d’aller faire quelques pas dans le si joli et si calme jardin de la résidence.

Normalement, c’est là que je croise mes deux copines à plumes qui accourent aussitôt vers moi en caquetant allègrement.

Mais ce jour là, pas l’ombre d’un gallinacé en vue. Seraient elles parties picorer au fond du jardin?

Auraient elles eu la frousse de cette fête païenne en croisant une vilaine sorcière à pustules?

Toutes les pensées m’ont traversé l’esprit, même les pires, imaginant « Côt-Côt » et « Codec » – c’est ainsi que je les ai surnommées – finir en bouillon cube dans une cuisine laïque.

Malheur! Horribles pensées négatives! Après m’être gentiment giflé, je suis remonté prendre de leurs nouvelles auprès du personnel de la maison. On m’a répondu simplement que parfois, à cette heure, elles faisaient la sieste, cachées derrière les hortensias…ouf!!!

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Côt-côt et Codec

Soulagé par cette bonne nouvelle, j’étais enfin prêt à animer ces anniversaires du jour.

Quelques résidents étaient déjà installés dans cette très belle salle d’animation. Les autres sont arrivés tranquillement jusqu’à 15h.

Emilie, l’animatrice de la  maison, et Lisa – jeune employée « service civique », avaient préparé la salle dans une ambiance « salon de thé » , petites tables espacées, nappes de diverses couleurs vives, guirlandes…

La première anniversairée arrivée fut Carmen, suivie d’Andrée et Galatée qui porte un bien joli prénom Grec signifiant : « à la peau blanche comme le lait ».

Lucienne fut la dernière arrivée.

J’aime beaucoup Lucienne et je crois que c’est réciproque. Cette petite femme menue, cultivée, chante avec bonheur et a toujours des gentils mots à mon encontre. Elle marche droit et n’a besoin d’aucune aide. Toujours assise à côté de sa copine Anne-Marie, et plutôt dans les premiers rangs, Lucienne est très attentive.

Autant dire que j’étais content d’être là pour son anniversaire!

Elle est fan d’Édith Piaf, et comme elle a le même gabarit, je la surnomme Edith. Nous avons donc chanté pour et avec elle, Mon manège à moiir?t=laurentfoulon-21&l=am2&o=8&a=B006CMLMD4 , La vie en roseir?t=laurentfoulon-21&l=am2&o=8&a=B003Y2HDVK , La fouleir?t=laurentfoulon-21&l=am2&o=8&a=B005Y4JKGW  et Non, je ne regrette rienir?t=laurentfoulon-21&l=am2&o=8&a=B009P3A6ZM .

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J’ai commencé l’animation en douceur en leur faisant découvrir quelques chansons :

La première que j’ai jouée était l’une des miennes , « Un jardin sur une île », la seconde L’encre de tes yeuxir?t=laurentfoulon-21&l=am2&o=8&a=B0026UILW6 de Francis Cabrel et la troisième Le Petit Vieillard Qui Chantait Malir?t=laurentfoulon-21&l=am2&o=8&a=B07748WPXF de Julien Clerc.

Les résidents d’ « Antoine Portail »   sont toujours très friands de découvertes. Ce sont des personnes assez érudites qui aiment apprendre des choses nouvelles.

Ensuite, nous avons vraiment fait la fête. Le personnel soignant, à comme d’habitude participé largement en chantant, dansant et faisant danser les autres. Une bénévole s’est aussi prêtée au jeu.

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La psycho-moticienne de la maison, Anouk, avait promis de se libérer pour venir chanter avec nous. Ce qu’elle a fait avec joie les vingt dernières minutes. Elle a beau dire que ça fait aussi partie de son métier de partager ces moments là avec les résidents, c’est assez rare pour être souligné et apprécié.

Beaucoup de jeunesse à la résidence Antoine Portail, tout corps de métier confondus. Leurs emplois ne les autorisent pas à tutoyer les résidents (contrairement à moi) mais les jeunes sont bien plus tactiles, câlines et affectueuses avec les résidents. C’est aussi cela la bien-traitance.

Nul besoin de statut pour donner de l’affection. Nul besoin de « charte » pour la tendresse. La bien traitance n’est pas une question de surnombre d’employés, pas plus que la maltraitance n’est due au sous effectif.

Et croyez bien que je suis parfaitement conscient des difficultés rencontrées par les EHPAD et autres maisons de retraite. Je sais que les soignantes sont mal payées, qu’elles font beaucoup d’heures, qu’elles sont en sous-effectif et que leur travail est pénible.

Je le sais, je le vois partout, mais malgré tout, un sourire, un mot gentil ou une jeune main posée sur une main ridée, ça change bien des choses.

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De même que participer aux animations. Ca change tout dans le regard des résidents.

La soignante soignera peut être plus facilement la résidente avec laquelle elle aura su faire la fête, chanter et/ou danser.

A la résidence Antoine Portail il y a toujours beaucoup de jeunes que l’on appelle vulgairement les         « services civiques » . Une belle jeunesse, enthousiaste et dynamique. Leur contact avec les résidents sont très proches du contact « enfants/ grands parents » .

C’est une belle initiative de prendre des « services civiques » au sein d’Ehpad.

Les établissements de santé « Monsieur Vincent » sont loin d’être les plus riches mais sont bien souvent les plus chaleureux, à l’image de cette résidence Parisienne ou encore de la maison St François de Fontenay sous bois où je me rends régulièrement depuis trois ans.

Après avoir dansé sur des morceaux de Claude François (merci les Clodettes du jour),  zouké en créole, chanté en Espagnol, fait des « lala la la », des « woh  woh » et autres « yeah yeah », nous avons chanté à l’unisson les « joyeux anniversaires » de circonstance et partagé les gâteaux en se désaltérant.

J’aime ce moment où l’on prend le temps de trinquer ensemble en discutant. Cet instant d’après-fête où tout le monde semble apaisé et détendu.

On appelle ça la relâche. J’ai besoin de ce moment là, après m’être changé, quand mon emploi du temps me le permet. Echanger quelques mots avec les résidents avant de reprendre la route.

Alors que je m’apprêtais à quitter les lieux, Lucienne m’a interpelé pour me dire :

« Laurent, je n’avais jamais remarqué à quel point vous chantez avec tout votre corps, c’est impressionnant » .

Bravo à tous les participants du jour, c’était formidable! A bientôt.

Notez que cet établissement fait partie de l’association Monsieur Vincent.

Ces établissements sont ouverts au bénévolat, alors si le coeur vous en dit je vous laisse le lien de l’association.

http://www.monsieurvincent.asso.fr

Et je vous conseille un peu de lecture avec cette biographie pour découvrir ou redécouvrir Monsieur Vincent.

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