David Bowie (1947-2016)

 

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Aujourd’hui je ne vous parlerai pas de mes pérégrinations au coeur des établissements de santé mais de mes goûts musicaux, ou plus précisément d’un artiste que j’ai adulé pendant bien des années : David Robert Jones que vous connaissez tous sous le nom de David Bowie.

Il s’est envolé le 10 janvier 2016, deux jours après ses 69 ans.

Le but de cet article n’est pas trop de vous parler du personnage Bowie mais surtout de sa musique et de mon rapport à celle-ci.

David Bowie n’a jamais fait deux fois le même album. Il a toujours surpris , a toujours été d’avant garde, sans faire de « soupe » tout en restant populaire.

David Bowie restera certainement l’artiste le plus créatif de son temps.

Je me rappelle d’une discussion avec mon ami Michel Delpech qui me disait ne pas « comprendre » Bowie. Il me posait pas mal de questions car il savait ma passion pour le chanteur anglais. Michel disait qu’il reconnaissait son talent de chanteur et de musicien mais qu’il n’avait pas de « grandes chansons ». Je lui citais «  Space oddity » , «  life on mars » , « Heroes »  « let’s dance », «  ashes to ashes » et d’autres encore mais la discussion était biaisée. L’un de nous n’aimait pas spécialement Bowie et l’autre était en adoration et surtout avait grandi avec.

Je vais donc essayé en quelques lignes de vous faire découvrir les chansons de David Bowie et vous indiquer quelques uns de mes albums préférés que je vous conseille vivement d’écouter dans l’ordre chronologique.

Bowie est un artiste majeur de ce que j’appelle  « mon époque » .

Je suis né quelques années avant qu’il n’obtienne ses premiers succès , « Space Oddity »  par exemple.

J’ai découvert l’univers de David Bowie alors que j’avais 10 ans. En 1974, mon frère qui avait deux ans de plus que moi avait ramené un disque de Bowie à la maison à son retour d’un voyage scolaire en Angleterre . Cet album est donc le premier que j’ai écouté et sans doute encore aujourd’hui un de mes préférés :

«  The fall and rise of Ziggy Stardust and the spiders from mars » (1972)

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Starman, Moonage daydream, Ziggy stardust, Rock n’ roll suicide , five years …

Cet album a tourné mille fois sur mon électrophone et plus tard deux mille fois sur ma platine, dans mon lecteur CD et tourne encore dans ma voiture sous forme de MP3 remasterisé… David Bowie était Ziggy stardust et The spiders from mars était le nom du groupe de musiciens qui accompagnait Bowie. Parmi eux le génial guitariste Mick Ronson !

 

J’ai été beaucoup moins convaincu par l’album qui a suivi :

Aladdin sane (1973)

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Un an après, changement de look , changement d’ambiance, même groupe avec quelques musiciens supplémentaires comme l’immense Mike Garson , pianiste talentueux et atypique.

Je trouve qu’il manque à cet album une unité musicale, une cohérence. C’est un fourre tout. Un très bon fourre tout quand même. « The Jean Genie » , « Let’s spend the night together » … ok

 

Je vais tout de suite passer aux albums qui m’ont mis la tête à l’envers. Premiers émois de musique électronique.

Ce qu’on appelle la trilogie Berlinoise ! Parce qu’inspirés par le mur de Berlin (selon Bowie), enregistrés en partie à Berlin Ouest.

Pour arriver à ses fins maître Bowie collabore avec celui qui était considéré comme le génie du synthétiseur et du son dans les années 70. Il s’agit de Brian Eno! Et comme si ça ne suffisait pas il prend un des meilleurs producteurs réalisateurs de disques : Tony Visconti ! Avec ses deux acolytes il va donc pondre deux  albums en 1977 (Low et Heroes) et un autre (vraiment moins bon) en 1979 qui s’appelle Lodger.

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L’album Low est un des albums de chevet de mon adolescence (avec Harvest de Neil Young, Crime of the century de Supertramp, And then they were three de Genesis et Wish you were here de Pink Floyd).

J’utilise encore beaucoup les musiques de Low pour mes diaporamas musicaux annuels.

La photo de la pochette est tirée du film «  l’homme qui venait d’ailleurs » , film sans grand intérêt si ce n’est la beauté des images et celle de Bowie.

Une deuxième face (version 33 tours) que j’aimais écouter allongé dans le noir en me laissant bercer par les notes synthétiques de Brian Eno.

Heroes est plus populaire, plus accessible, moins froid.

C’était un des titres du film « moi Christiane F. 13 ans etc… » alors j’étais allé voir le film car Bowie y était annoncé. Une arnaque ! En fait la « Christiane prostituée droguée » va voir Bowie en concert dans le film alors on voit quelques minutes où il chante Heroes. Je me suis tapé tout le film pour ça … grrrr…

Je me rappelle avoir acheté la version 45 tours où Bowie chantait Heroes en Français :

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Je me suis servi de ce titre en anglais et en français pour illustrer quelques diaporamas également. Bowie n’est jamais loin de moi même si je ne joue pas ses chansons à part deux ou trois, les plus faciles à jouer car Bowie c’est compliqué à jouer pour moi. Alors de temps en temps : « Heroes » « Space Oddity » China girl » ou encore «  the man who sold the world » mais c’est tout !

Cet album reste un concept particulier. Comme Low. On n’est pas obligé d’accrocher.

J’ai retrouvé une interview de Bowie par Michel Drucker qui date de cette époque Berlinoise. Très belle itw dans laquelle se dégage tout le charme, la patience, l’intelligence et l’humour de David Bowie:

 

1980 : Un album révélation ! Une merveille . Un concept aussi (comme souvent chez maître David) mais beaucoup plus abordable pour le grand public. C’est l’album Scary Monsters :

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Le tube qui a lancé l’album : Ashes to ashes et son clip (oui à l’époque y avait des clips pour lancer les disques en télé) magnifique … Bowie en clown blanc !

Je crois que c’est à cette époque que je suis devenu fan . Une vraie groupie ! je n’ai jamais été fan de quelqu’un si ce n’est de Bowie ! fan dans le sens : essayer de trouver les mêmes fringues, les coupes de cheveux , les clopes etc… aller voir les films dans lesquels  il joue même quand les films ne sont pas terribles. Les posters sur les murs de la chambre, le même bracelet…etc…

Rien n’est à jeter dans Scary monsters.

Parmi les musiciens , il y a bien entendu le fidèle Carlos Alomar (guitariste) mais aussi le génial Robert Fripp (ex King Crimson (qui jouait aussi sur le morceau Heroes) et Pete Townshend (The Who). Album encore  produit  par Tony Visconti, la dernière fois avant les retrouvailles en 2002.

Allez petit cadeau en passant. C’est en 2000 en live à la BBC . Un des meilleurs live de Bowie. Une très belle équipe de musiciens. Le retour de Mike Garson au piano  (voir Aladdin Sane) et une jeune Gail Ann Dorsey qui pour une fois sur ce titre n’est pas derrière sa basse mais à la guitare. Ça tourne grave!

Quel bonheur David Bowie sur scène . J’ai eu la chance de le voir pas mal de fois (5 ou 6). Chaque concert était différent puisque ses albums l’étaient. Et ses « anciens tubes » joués  et arrangés différemment à chaque fois… un travail artistique de fond et une forme (le spectacle) travaillée jusque dans les moindres détails !

Et  à chaque fois , un look différent , des coupes de cheveux différentes. Je pensais même que Bowie avaient les cheveux qui repoussaient le plus vite au monde . J’essayais de suivre parfois mais bon… je n’avais peut être pas le coiffeur qu’il fallait … ou des cheveux de merde .

Allez on embraye sur un album majeur dans la carrière de maître Bowie. Et sans doute l’album qui a fait découvrir cet artiste à la plupart d’entre vous .

Let’s dance 1983 

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L’année de mon bac!

J’avais un groupe d’amis de lycée avec lesquels nous avions monté un mini club « Bowie » . Nous n’écoutions que lui , ne pensions qu’à lui. Nous nous réunissions après les cours chez l’un ou l’autre , souvent chez Laurence qui était un peu la cheffe du groupe Bowie et surtout celle qui habitait le plus près du lycée, dont les parents avaient bien équipé le salon en matière de matos hi fi et autre tv -magnétoscopes.

On écoutait des disques de Bowie tous ensemble. Bruno, Pascal, Laurence… j’ai oublié les autres prénoms.

Pas simple à cette époque de capter des clips à la télé. On avait « les enfants du rock » sur antenne 2 le soir à 22h30, et Platine 45 , l’émission de Jacky, le mercredi en fin d’après midi.

Voilà donc le mini-club de Bowistes  réunis un mercredi pour guetter le clip de  « let’s dance », prêts à l’enregistrer  sur le magnétoscope des parents. Et voilà qu’on tombe sur un autre truc…; Un Ovni !

Un titre, un mec, un clip, des pas de danse etc… On s’est dit juste : Putain la vache! On a pris une claque énorme ! Le mec s’appelait Michael Jackson, le titre « Billie Jean » , le clip magnifique ! Ce jour là on a compris que Bowie allait avoir une sacrée concurrence.

Album « Let’s dance » : Produit et arrangé par l’immense Nile Rodgers (groupe Chic pour ceux qui l’ignorent) producteur incroyable ( « L is for lover » d’Al Jarreau , « random access memory «  de Daft Punk, entre autres ).

Nile Rodgers impose une équipe neuve de musiciens à David Bowie, dont le célèbre Stevie Ray Vaughan qui s’occupera des guitares avec lui car Nile aime jouer sur les disques qu’il produit.. Beaucoup de types qui viennent du Jazz , du blues… Bowie se laisse guider par le génie de Rodgers.

Ce seront les mêmes musiciens sur scène lors de la tournée qui suivra – Serious moonlight tour – à part Stevie Ray Vaughan qui sera remplacé par Carlos Alomar.

« Let’s dance »  restera un tournant dans la carrière de David Bowie. Il a popularisé son image, il a explosé les charts avec le single , il passait dans les clubs….

La même année, Bowie est dans deux films : Les prédateurs qui ne m’a pas laissé un souvenir impérissable malgré une distribution magnifique (Susan Sarandon, Catherine Deneuve) et Furyo que j’ai dû allé voir trois fois au cinéma.

Merry Christmas mister Lawrence ….

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Ce film m’a aussi fait découvrir l’univers musical de Ryuichi Sakamoto... Et puis la voix de David Sylvian (groupe Japan pour ceux qui auraient oublié). Une belle carrière lui aussi, plus intimiste mais de jolis choix artistiques.

Allez revenons à Mister Jones :

L’album qui a suivi en 1984  a été une tentative de redite de Let’s dance …sans succès véritable chez moi à part le titre Blue-Jean . Par contre gros succès aux états unis notamment.

On va filer directement aux années 90 qui ont laissé selon moi deux albums majeurs de David Bowie. Ce ne sont pas les plus accessibles.

Outside 1995 :

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La pochette est une oeuvre de Bowie (un autoportrait)

C’est le retour du Bowie expérimental, celui de l’époque « Low ». Ce sont aussi des retrouvailles avec Brian Eno (trilogie Berlinoise) à la production et c’est aussi  le retour de Mike Garson, pianiste atypique (album Aladdin Sane). Les autres musiciens sont assez nouveaux pour Bowie , Sterling Campbell à la batterie , Erdal Kizilçay à la basse mais sur scène ce sera désormais Gail Ann Dorsey qui tiendra ce rôle en plus de bien chanter. Elle sera sur scène aux côtés de David jusqu’au bout. Un guitariste bien perché qui aime les sons très électroniques, Reeves Gabrels. C’est lui qui produira l’album de 1999 (Hours).

Deux titres forts de « Outside » que je peux encore écouter en boucle : I have not been to Oxford town  l’enivrant « I’m deranged » avec le piano fou de Garson.

Earthling 1997 :

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Voilà un album qui n’a pas été simple pour le grand public. Beaucoup de bidouillages électro , des tonnes de DnB (Drum and Bass) et pourtant sur scène c’était du très très lourd, très très rock !

Mike Garson,  Reeves Gabrels , Gail Ann Dorsey , et à la batterie Zach Alford

J’ai adhéré immédiatement à cet album mais avec le recul j’avoue qu’aujourd’hui ce n’est pas celui que j’écoute le plus.

C’est une co-production , Bowie- Gabrels et Mark Plati

Allez : « I’m afraid of americans » et «  Little wonder »

Les années 2000 démarrent par un album qui ressemble à du pur Bowie . Celui des années 70,80 et 90 mixé dans des nouvelles compostions au début du millénaire.

C’est l’album Heathen (2002) :

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C’est  le retour de Tony Visconti à la production . C’est le retour de plein de musiciens avec lesquels il a travaillé en 70 et 80.  C’est un carton absolu dans les charts . Un énorme succès aux états unis !

C’est un très bel album, bien produit , élégant, planant . Je l’écoute encore souvent.

Il été suivi de très près par :

Reality (2003) :

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Un grand écart pourtant entre ces deux albums. Celui-ci est plus pop-rock. C’est un album qui semble fait pour la scène.

Ce sera le cas car la sortie de cet album a été suivi par une gigantesque tournée . C’est la dernière fois que j’aurais été le voir en live, à Bercy lors du « Reality tour ». Magnifique ! Et les vieilles chansons sublimées dans cette tournée. Un duo avec Gail Ann Dorsey qui a mis des frissons à toute la salle sur « Under Pressure » … Un « life on mars « à pleurer…

Reality est donc un album que je vous conseille vivement , comme tous ceux que j’ai cités dans cet article.

J’aurais aussi pu mettre un mot sur l’album « Young Americans » qu’il a fait en partie avec John Lennon en 1974, vous parler de l’album « Station to station » qui a suivi en 1976 ( le retour du Thin white duke, personnage créé par Bowie en 1974, après avoir laissé son rôle de Ziggy au vestiaire)

Station n’est pas un album que j’aime beaucoup mais il contient une de mes dix chansons préférées que Bowie a chantée, et pourtant elle n’est pas de lui. Elle s’appelle « Wild is the wind ». Elle est sorti en 1957 par la voix magique de Jonny Mathis puis reprise par la grande Nina Simone et enfin reprise sur Station to Station par mister Bowie.

Je vous laisse la version live 2000 BBC ci dessous : un bijou ! Ecoutez la ligne de basse de Gail Ann Dorsey et voyez l’attitude sur scène de cette musicienne hors norme. Je suis très fan de cette version .

Encore quelques videos avant de boucler cet article dédié à cet artiste majeur.

Bowie a joué « Elephant man » au théâtre , a chanté Amsterdam de Brel, a fait un duo pas terrible mais rigolo avec Mick Jagger (dancing in the street), un duo magique avec Mercury… et tant d’autres choses surprenantes.

Ici il chante à l’occasion de Noel avec Bing Crosby sur «  peace on earthlittle drummer boy » :

 

Ici encore il fait l’ouverture du « Concert New York City » pour venir en aide  aux victimes du 11 septembre 2001 mais aussi aux pompiers et aux forces de police. Il est seul sur scène avec cette chanson de Simon and Garfunkel « America ». Très émouvant.

 

8 ans bientôt que Bowie s’est envolé. Il laissera une trace indélébile dans la musique. Bowie restera aussi mystérieux que charismatique. De l’encre coulera encore longtemps à propos de son oeuvre très créative. Tous les artistes ne peuvent pas en dire autant.

Allez une dernière courte video pour avoir une idée de son humour. Un belle imitation de Mick Jagger !

Merci David Bowie de me faire tant vibrer depuis  50 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

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