Les résidents et le personnel de la petite maison de Chevry Cossigny sont  bien tristes aujourd’hui. Notre amie Madeleine, figure incontournable de cette maison de retraite atypique a quitté ce monde. Après tant d’années passées à finir de vieillir dans cet établissement aimant à taille humaine, Madeleine s’est éteinte gentiment.

Je pense aujourd’hui à sa famille, ses enfants et petits enfants que je côtoie depuis quelques années maintenant. Des gens bien que j’aime beaucoup. Une famille soudée autour de Madeleine, présents, aimant, entourant.

Ils n’auront pas manqué une seule animation festive familiale, l’été ou l’hiver. Toujours là, près de leur chère maman, grand maman, belle maman… Un bel exemple à suivre.

Madeleine :

On en a chanté des trucs ensemble, on en a échangé des sourires, on en a pris des fous rires. On s’est vus souvent Madeleine et moi.

Madeleine, toujours de bonne humeur, toujours souriante, heureuse de m’accueillir, même si les dernières fois que je l’ai vue elle était un peu diminuée, elle gardait cet éclat dans l’oeil quand elle me voyait. Madeleine était un soleil qui s’allumait quand je lui disais bonjour.

Elle était toujours partante pour chanter. Sa chanson fétiche était « mon amant de St Jean ». Nous l’avons chantée cent fois ensemble. En petit comité lors de mes ateliers chansons ou devant un large public en extérieur. Madeleine était toujours ok pour faire un duo avec moi.

Et puis, son humour …

Madeleine avait un humour qui me séduisait. Cet oeil qui frise en permanence. En rencontrant son fils, j’ai compris que les chiens ne faisaient pas des chats. L’humour parfois corrosif, grinçant, et surtout cette bonne humeur familiale débordante d’amour.

Madeleine riait de mes calembours. Elle était bon public.

Parfois pendant que je chante je change un peu les paroles histoire de faire un calembour. Je ne peux pas m’en empêcher. Mais bien souvent ça fait pschit car les résidents ne percutent pas spécialement. Madeleine si !

Elle étaient deux à percuter et à se fendre la poire pendant que je sortais mes bêtises. Georgette et Madeleine. Elles vont maintenant me manquer autant l’une que l’autre.

Puissent elles se retrouver, là haut, là bas, ailleurs dans l’univers… Madeleine et Georgette, et les autres copines et copains de la petite maison. Cécile, André, Anna, Gisèle, Lucienne, Marinette…

Par contre je ne saurais jamais vraiment pourquoi Madeleine me vouvoyait, pire même , elle m’appelait monsieur … sans doute son éducation… ou alors pour rire.

Madeleine laissera une jolie trace souriante à la petite maison.

Encore une fois toutes mes pensées vont vers sa famille. Une famille formidable unie autour d’une belle personne.

Un petit diapo souvenir d’une belle complicité :