Aujourd’hui « Docteur Guitare » était attendu au premier étage de la résidence Verdi de Mandres les Roses, pour un atelier chansons pas comme les autres.

L’ambiance créée était idéale:  les double-rideaux fermés, un petit éclairage tamisé, et le calme autour de nous. Quand je dis nous je parle d’un petit groupe de résidents (6 personnes) et moi.

Des résidents en grande souffrance physique et/ou morale, installés dans ce qu’on appelle des « lits-fauteuils », certains assez agités, d’autres assoupis.

Ce qui compte le plus est de respecter ce moment qui est leur moment à eux! Leur instant privilégié… De la douceur et rien que de la douceur au milieu de leur inconfort.

Je connais bien ces résidents, je les vois en souffrance depuis de longs mois. Leurs corps souvent décharnés recroquevillés dans leurs fauteuils, et leurs cerveaux tourmentés . Certains l’expriment par des plaintes, d’autres par des crispations du visage.

La guitare et la voix comme « soin de confort » ? Certainement, en tout cas j’ai la prétention de le croire.

Beaucoup d’instrumentaux aujourd’hui, et quelques chansons que j’avais pris soin de baisser de quelques tons pour laisser place à la voix grave, donc plus douce.

Quelques chansons donc. Certaines susurrées au plus près de leurs oreilles, une fesse posée sur l’accoudoir d’un « lit-fauteuil », quelques mélodies comme des pansements sur les plaies de leurs âmes…

J’ai beaucoup aimé ce moment entre nous, voir leurs visages s’allumer, constater que leurs plaintes cessent n’en serait ce que quelques minutes…

Quelques minutes précieuses de sérénité dans le tourbillon de leur fin de vie.

Merci Charlotte, merci Carole (les deux animatrices de la résidence Verdi), merci pour le bien être des résidents, merci pour la confiance que vous m’accordez.

N.B : «  Docteur guitare » c’est le nom que m’a donné un jour une résidente de Verdi.