Ce sont les résidents du Foyer (Unité de Vie protégée) de l’Accueil St François qui avaient rendez-vous avec ma guitare et moi ce mercredi 8 juin.
Une fois par mois, les résidents de cette unité particulière adaptée aux personnes souffrant de pathologies type « Alzheimer » ou apparentées , avec troubles du comportement, ont leur atelier chansons avec moi. C’est une belle initiative de la part de l’ASF, à l’écoute du bien être de ses résidents .
C’est un moment privilégié entre eux et moi, un moment de complicité, de partage, d’amitié, de rires, et c’est très important pour eux comme pour moi.
C’est un peu pour ça que je suis assez exigeant en ce qui concerne ce moment. Installation des résidents, tranquillité , calme,… j’ai presque envie de mettre un écriteau « ne pas déranger » sur mon front tant je tiens à cet instant musical où il se passe toujours des choses magiques.
Alors oui je suis un emmerdeur peut être mais l’exigence que j’ai est pour eux, pour leur bien être. Ça n’arrive qu’une fois par mois et j’aime que cet instant de bonheur pour eux ne soit pas gâché par les gestes du quotidien. Nous ne sommes pas dans le quotidien. Au contraire , c’est un moment extraordinaire, c’est à dire hors de l’ordinaire.
Je dis ça parce que ce mercredi , j’ai dû à plusieurs reprises, m’arrêter de chanter, expliquer, demander, convaincre l’équipe soignante en place. Ce n’est pas de leur faute, elles ignoraient mes exigences et n’avaient pas été briefées.
Commençons par mon arrivée si vous le voulez bien.
Toujours en avance, ça me laisse le temps de papoter un peu avec ceux et celles que je croise, de prendre un café (offert par Muriel ce mercredi, merci), de prendre des nouvelles en interne de ma chère maman etc…
Je suis même allé saluer l’accueil de jour en allant chercher mes affaires dans la voiture.
A 15h, je faisais mon entrée au sein du foyer. En l’absence d’Armelle (illustre animatrice de la maison), c’est Anne (stagiaire en animation) qui m’accompagnait. C’est à elle que je dois les quelques photos qui illustrent cet article. Merci
Anne avait fait en sorte, avec l’équipe soignante , que les résidents soient installés comme je l’entends, à savoir, avec le moins de perturbations dans leurs champs de vision possibles. Ce n’est jamais simple car certains insistent pour rester à leur place préférée ou habituelle, ou simplement celle où ils se sentent bien à ce moment là.
Je connais bien les résidents et je sais ceux qu’on peut déplacer (comme Thérèse, Alicja, Michel, Pierre).
Une fois ce petit monde installé, nous avons commencé à parler, puis à chanter ensemble. Je leur ai chanté une chanson de Michel Sardou que j’adore : La vieille.
Ils ne la connaissaient pas et quand je leur ai dit que c’était de Michel Sardou, Alicja m’a dit : « Michel Sardou? Notre Michel Sardou à nous? » ça m’a bien fait rire. Alors j’ai enchainé avec la maladie d’amour que tout le monde a repris en choeurs.
Puis j’ai chanté tout ce qui me passait par la tête . Ce n’est pas très important le choix des chansons , ce qui l’est par contre c’est que ce soit cohérent par rapport au papotage qui précède. Ce qui est plus important encore c’est leur attitude, leurs regards, leur participation active ou passive. Eviter les déambulations est déjà énorme.
Comme nous commençons à bien nous connaitre c’est plus simple pour moi. Ils savent qui je suis et ce que j’attends d’eux.
J’étais franchement très fier de ce qu’ils ont donné ce Mercredi de juin.
Sylvaine (pianiste dont je parle souvent) avait la visite de son « chéri » , Philippe, et c’est peut être pour cette raison qu’elle s’est surpassée.
Roland, très en forme également , est même venu pousser la chansonnette , debout à mes côtés. C’est la première fois qu’il participe autant.
Michel est resté un peu à l’écart, mais sa sympathique épouse , présente à ses côtés , a chanté pour deux.
Thérèse , en pleine forme également. Pour la dernière chanson, tout le monde a eu le droit de se lever . Thérèse ne s’est pas fait prier. Et si je l’appelle mon poisson pilote ce n’est pas pour rien.
Tout s’est très bien déroulé.
Les soignantes ont bien voulu attendre la fin de l’atelier pour servir le goûter qu’elles avaient tenté de servir pendant les chansons . J’avais dit « SVP, merci d’attendre la fin car s’ils goûtent, je les perds. » Elles ont compris et j’espère que la fois prochaine on ne sera pas perturbés.
Il faut juste expliquer gentiment aux gens en quoi consiste mon travail et ce que j’attends d’eux, et finalement ça se passe bien. Merci aux soignantes d’avoir respecté mes exigences et d’avoir attendu pour le goûter et les « changes » .
En ressortant du foyer j’étais en eau! Ce genre d’atelier me fait parfois plus transpirer qu’une animation festive. Sans doute, les ateliers chansons me pompent plus d’énergie car en en sortant je suis vidé.
Après avoir passé un polo propre et sec, je me suis fait offrir un café par Dalila (illustre gouvernante) et nous avons papoté un peu au sujet de Carmen, ma maman.
Voir Dalila sans Namous, son petit chien que nous aimions tous, me fend le coeur. J’ai tendance à toujours avoir un regard vers le sol derrière elle, comme si ce petit chou était encore des nôtres. Il manque!
Je suis allé embrasser ma maman qui se reposait chez elle, au deuxième étage. Elle était ravie de me voir un peu, et moi aussi.
Puis je suis rentré chez moi, heureux de ce bel atelier .
A tout bientôt l’ASF. Les prochaines fois seront le lundi 20 juin pour un atelier chansons « discussions et plaisir » côté grand secteur, puis le jeudi 30 pour une fête pour tout l’établissement (foyer inclus).
2 réflexions au sujet de « Atelier chansons « mémoire et bien être » à l’ASF à Fontenay »