Lundi 9 janvier, j’étais sur les pas de Catherine Labouré, au coeur de l’ehpad que je connais bien et que j’aime, qui porte fièrement son nom. On célébrait l’épiphanie avec un peu de retard.
Niché au coeur du 12 ème arrondissement de la capitale, rue de Reuilly, cet Ehpad flambant neuf m’accueille régulièrement depuis son ouverture en novembre 2017 grâce à la confiance renouvelée maintes fois par Monique, l’animatrice bien traitante de l’établissement , et Véronique , la directrice.
Lorsque je suis arrivé, vers 14h30, la grande salle du rez-de-chaussée paraissait bien vide mais je savais que les résidents allaient arriver tranquillement.
Cette grande et belle salle peut accueillir beaucoup de monde et ce lundi tous les résidents étaient conviés à partager la galette mais aussi toutes les soignantes. On attendait donc du monde !
Et je ne fus pas déçu. Mes amis résidents sont arrivés entre 14h45 et 15h15. Les premiers arrivés, comme souvent, mes copines Annick, Anne-Marie, Fédia, Nadine, Mireille… et mon copain Vincent. Ce sont ceux que j’appelle le clan des groupies .
Ensuite, viennent Alice, Sylviane, et quelques uns dont je connais bien le visage mais pas le prénom, puis d’autres encore, en famille ou entourés d’amis … beaucoup beaucoup de monde ! J’étais ravi . J’adore chanter devant une salle pleine.
Les soignantes et autres « service civique » et/ou bénévoles s’activaient pour installer au mieux les résidents. Monique également.
J’ai commencé avec une chanson de Daniel Balavoine que j’aime beaucoup : les oiseaux (partie 1)
Les résidents de chez « Catherine Labouré » aiment découvrir de nouvelles choses. Ils ne connaissaient pas cette chanson de Balavoine et l’ont appréciée. Ensuite, à la demande de certaines (dont Anne-Marie et Mireille) j’ai chanté avec eux cette chanson de Julien Clerc que je leur avais fait découvrir en décembre. Elle s’appelle « le petit vieillard qui chantait mal » . Ils m’on fait promettre de la refaire la prochaine fois. Ils ont définitivement adopté cette chanson.
Ensuite, que des gros tubes des années 60 , 70 pour dynamiser la salle. Et ils tapent dans les mains , et ils chantent haut et fort avec moi, ou simplement fredonnent et m’offrent leurs plus beaux sourires, comme sait si bien le faire Joelle.
Ensuite vient la série des chansons-cadeaux. Je connais bien les résidents et je sais pour certains d’entre eux ce qui va vraiment leur faire plaisir, comme par exemple chanter « Capri c’est fini » pour Annick, où un morceau d’Hugues Aufray pour Vincent , du Johnny pour François etc…
Anne-Marie me réclame souvent « l’eau vive » de Guy Béart. Cette fois-ci j’avais anticipé et imprimé les paroles pour toute l’assistance. Ils ont donc chanté ensemble cette chanson en entier et je les ai juste accompagnés à la guitare. C’était très beau, et Anne-Marie était heureuse.
Un monsieur qui est le modèle du papy gentil n’était pas venu lors de mes derniers passages. D’habitude il venait prendre la main de son épouse qui est résidente. Il s’appelle Maurice. J’aime beaucoup cet homme là. Ce lundi 7 janvier, il était là, avec son épouse bien sur et aussi sa fille qui avait dû le conduire jusqu’à la résidence. Il était heureux de me voir et c’était réciproque. On s’est serré la main pendant de longues secondes et j’étais ému de le revoir. Il m’a promis de chanter , et, bien qu’il soit assis au fond de la salle , je n’ai pas manqué d’aller le voir et l’écouter de temps en temps … la guitare en bandoulière permet cela!
Chanter sans sono est parfois épuisant pour la voix mais tellement mieux en ehpad. Pas de sono qui brutalise les tympans fragiles de certains ou gênent plus qu’autre chose ceux qui sont appareillés. Et puis le son se déplace avec moi , au gré de mes envies. J’ai envie d’aller jouer et chanter à l’oreille de Joelle qui somnole ou d’aller du côté des soignantes pour les motiver, je peux le faire facilement. Bon dès fois il faut slalomer entre les fauteuils roulants et faire attention de ne pas éborgner quelqu’un.
Evidemment quand je suis sonorisé (pour les FAM et les MAS ou lors de soirées privées), cela ne m’empêche pas de circuler puisque je suis équipé d’un micro casque et d’un système HF pour ma guitare. Je ne peux pas rester en place , face à un public. J’ai toujours la sensation que ceux qui sont devant sont favorisés alors je vais voir ceux qui sont au fond, ou cachés derrière un poteau. Sur scène c’est différent on n’a pas le choix.
Les soignantes présentes ont largement participé . Elles sont même venues danser autour de moi avec quelques résidentes, dont Jocelyne, qui ne tient pas assise très longtemps et qui danse sans arrêt (plutôt bien d’ailleurs).
Annie rendait visite à « une vieille amie » comme elle dit. Ça fait deux fois qu’elle vient quand je chante et la très sympathique Annie chante sur toutes les chansons en tenant la main de son amie.
Un résidente a réclamé du Sardou. Nous avons chanté la maladie d’amour , chanson idéale pour que l’assistance puisse reprendre le refrain en entier.
Puis j’ai conclu avec des titres de Gérard Lenorman, Christophe, et Michel Delpech qui reste un des chouchous du public.
Ente les chansons , on papote, surtout avec Nadine qui est délicieusement bavarde. Fédia aime aussi parler , ainsi que Mireille, Anne-Marie, Sylviane , Éliane … ça me donne l’occasion de faire quelques quiz pour tester leurs connaissances en matière de variété française. Cette fois ce sont Mireille et Nadine qui ont remporté le quiz, suivies de très près par Annick. Bravo !
Le quiz, c’est surtout une occasion pour rigoler ensemble, et les résidents de cet ehpad ont beaucoup d’humour. Seule la récurrence de mes animations peut créer ce lien entre nous qui me semble indispensable. On s’appelle par nos prénoms, on se donne des nouvelles des enfants, petits enfants…
La galette a été servie . Les résidents se sont régalés. J’ai papoté avec quelques uns et je suis reparti, heureux de ce beau moment passé en leur compagnie. Un de plus dans ce bel établissement labellisé association Monsieur Vincent .
Prochaine visite le 28 mars , sans doute pour célébrer les anniversaires.
crédit photos : Monique (merci)