Lundi 31 juillet, je me suis rendu à la résidence Verdi de Mandres les Roses pour un atelier chansons en douceur.

Cette fois-ci l’atelier avait lieu à l’unité de Vie Protégée (UVP) de l’établissement.

Six résidents de l’unité étaient présents: Marie, Hubert, Jacqueline, Madeleine, Odette et Anna.

Nous avons donc convenu avec Carole, l’animatrice de l’établissement, d’inviter quelques résidents des autres unités, les plus assidus aux ateliers comme Eva, les deux Thérèse, Yvette, Ida, Stéphanie, Jean Claude, Rosette, François et Jeanine.

L’objectif recherché étant d’entourer les résidents souffrant de troubles profonds de la mémoire par des résidents plus valides, ce qui crée une émulation très positive pour ceux de l’UVP.

Ils semblaient tous heureux d’être là, ensemble, autour de ma guitare.

Nous avons fait un quizz musical. Ceux de l’UVP avaient la priorité pour essayer de donner les bonnes réponses, ce que certains comme Hubert ont fait avec brio. Hubert a même été ovationné par les autres.

Dès qu’une bonne réponse était donnée, nous chantions ensemble un refrain de la chanson en question.

Thérèse, Yvette et Eva se sont disputées les places sur le podium.

Il régnait ce lundi là une belle ambiance. Beaucoup de rires, de sourires, de regards échangés, entre résidents « mélangés ».

L’heure prévue initialement s’est transformée en heure et demi, tant nous étions bien ensemble, et pour mon plus grand plaisir, les résidents souffrant de maladie d’Alzheimer sont restés connectés et concentrés pendant tout ce temps. C’est une sorte de record que je prends pour une belle victoire.

Je félicite Rokia, jeune soignante d’origine Malienne, pour son efficacité, sa présence et son respect.

Pour conclure je voudrais préciser deux ou trois choses pour ceux qui douteraient des bienfaits de ces ateliers, sous prétexte que je ne sois pas « diplômé en musicothérapie » et que je n’amène pas de Maracas et autres hochets pour les résidents.

Alors:

• Par « Musicothérapie » j’entends : « faire du bien par la musique » . Je précise également que c’est l’établissement qui donne cette appellation aux ateliers (voir l’affichette  ci-dessus).
• J’ai ma propre méthode, mon instrument, ma voix, et je préfère que les résidents se servent de leurs mains en essayant de taper dedans  rythmiquement en place (ou pas). J’aime aussi qu’il se souviennent des mélodies et/ou des paroles des chansons, et je peux assurer qu’à chaque atelier ils m’épatent et s’étonnent eux-mêmes.
• Je n’ai pas la prétention de m’immiscer dans le travail des « psycho-thérapeutes ». Mon travail est juste « autre chose », un complément qui fait du bien à ceux qui souffrent. Et leur bien-être pendant les ateliers et après est palpable.
• Il me reste deux ou trois belles images de cet atelier du 31 juillet, par exemple:
• Hubert, dont la mémoire est en souffrance et qui, lors de mon arrivée, sourit et me dit « Salut mon copain Laurent, je suis bien content de te voir! »
• Anna qui ne reste jamais plus de 3 minutes sans parler dans sa langue (le Croate) et qui est très perturbée. Ce 31 juillet elle est restée calme pendant une heure trente en me fixant avec un joli sourire.
• Odette, qui à la fin de l’atelier, est allée ramasser deux « reine claude » au jardin pour me les offrir.
• Jacqueline, qui ne s’exprime pas beaucoup mais reste très attentive, et qui  au moment de de l’au -revoir  m’offre un joli « Merci ».
• Et pour finir, Ida, qui demande une feuille au secrétariat pendant que je me change, et qui me donne le petit mot ci-dessous quand je pars , en me disant « Désolée, je me suis précipitée, j’ai oublié le z. »

Voilà, ce sont mes véritables récompenses, quand bien même je ne fais pas partie de la fédération des musicothérapeutes. Je sais que les résidents passent de jolis moments avec moi. Ils sont dans le plaisir, le bien-être. Et c’est vraiment tout ce qui compte.