Une fois n’est pas coutume , c’est un vendredi que l’ASF à fontenay sous bois m’a accueilli. Je n’avais pas pu leur garder leur « dernier jeudi du mois » pour cause de date retenue par un autre établissement très longtemps à l’avance, mais ça n’a rien changé à la belle ambiance et au bel accueil que cet ehpad bien traitant sait toujours me réserver.
C’est Françoise (Soeur Françoise) qui m’a ouvert la porte et m’a accueilli avec la gentillesse et l’humour qui la caractérise.
Ensuite Muriel (secrétaire de direction) m’a gentiment offert le café. je n’avais toujours pas sorti mes affaires de la voiture . C’est comme ça à l’ASF.
Je me suis dirigé vers la grande salle où quelques résidents m’attendaient déjà alors qu’il n’était que 14h15, soit 45 min avant que j’attaque les premières notes.
Parmi les groupies qui m’attendaient, la première de mes fans, ma chère maman , perdue là au milieu des visages qu’elle connait « vaguement » depuis 4 mois …
Carmen (c’est son prénom) était heureuse de me voir , et réciproquement. Elle avait vu l’affiche annonçant ma venue et avait préféré rester dans la salle après le déjeuner , et ainsi se priver de sieste pour ne pas louper son chanteur de fils.
Je suis allé me changer dans le petit salon qui me sert de loge , Karimo, cadre santé , ayant accepté de bonne grâce de me laisser la place et d’aller faire les transmissions dans le réfectoire (merci).
Claude, mon copain résident qui chante du Johnny (mais pas que) avec moi, est venu me rejoindre et nous avons fait quelques titres de Dylan, Neil Young et les Beatles ensemble.. c’était super agréable.
Une fois les résidents installés confortablement, j’ai pu commencer à jouer.
J’ai commencé par Let it be ! Célèbre tube des Beatles que Josette a repris en choeurs avec plaisir et que Carmen connaissait aussi.
C’est fini l’époque où l’on jouait du Tino Rossi et autre Luis Mariano dans les ehpad. Il faut comprendre que les gens qui ont 80 ans en 2022 en avait 20 en 1962 ! Je ne vous fait pas un dessin !
Il y a malheureusement encore trop d’intervenants en maisons de retraite qui insistent en proposant du Fréhel et Lucienne Delisle … des trucs qu’ils connaissent parce que leurs parents , parfois même leurs grands parents écoutaient ça, mais pas eux… ils étaient loin d’être nés.
Ensuite j’ai joué et chanter beaucoup de chansons des années 60 et 70 en Français. Tout le monde s’est éclaté avec moi.
A la fin des transmissions, les soignantes et Karimo (cité plus haut) sont venus faire la fête avec nous. Gladys en tête! Les Clodettes se sont réunis et c’était la dernière fois que Gladys faisait une petite chorégraphie sympa sur l’air de Cette année là.
En effet vendredi , Gladys faisait sa dernière journée à l’accueil st François, après 12 ans de bons services. Elle se dirige vers l’hôpital à Paris. Elle va voir autre chose , évoluer dans son métier, c’est super bien pour elle, sauf qu’elle va manquer aux résidents, à ses collègues, et à moi.
Personne n’est indispensable je sais mais Gladys laissera une trace indélébile à l’ASF! Belle route Gladys !
Karimo nous a fait un Cloclo tout a fait remarquable et l’ambiance était franchement très bonne. D’ailleurs quand on zoome sur certains visages , la joie se ressent…
Quelques chansons dynamiques plus tard , j’ai raccroché l’instrument, le goûter allait être servi et je devais comme il est de coutume, aller rendre visite à mes amis du Foyer (unité de vie protégée).
Petite pause café-clope (merci Muriel ).
J’avais promis à la fille d’une résidente (croisée dès mon arrivée) d’aller chanter pour sa maman dans sa chambre, cette dame étant trop fragile pour descendre aux animations.
Je suis donc parti avec Armelle, la bien aimante animatrice de la maison , au deuxième étage, dans la chambre de cette dame là.
Elle se reposait devant la télé allumée, et somnolait légèrement. Je lui ai proposé de lui jouer deux chansons. Elle a accepté avec bonheur. Chez Laurette et La javanaise . Elle a fermé les yeux, se laissant porter par les notes et les mots… puis elle m’a remercié. Cette femme là m’a touché. On sent chez elle beaucoup de classe…
En voulant reprendre l’ascenseur, j’ai croisé mon copain Claude qui, ayant terminé son goûter, était remonté dans ses pénates. Pour rire, et comme il aime Johnny, j’ai joué et chanté « l’idole des jeunes » . Claude a chanté avec moi, mine de rien, tout en jetant un oeil sur ses mots-mêlés.
Quelques soignantes allaient venaient dans le couloir. On a même réussi à faire danser Shodun. Shodun est la lingère de la maison. Elle est adorable. Elle passe les 90% de son temps à la lingerie, au sous-sol… ce n’est pas facile. J’étais heureux qu’elle prenne l’ascenseur pendant mes bêtises à l’étage. Cela lui a permis de s’aérer le cerveau.
L’heure d’aller au foyer était donc arrivée.
Avant cela, nous avons dû installer Carmen à l’extérieur , au jardin, avec Catherine ( bénévole) et deux autres résidents. Au soleil , pour un atelier discussions et échanges. Une bien belle idée, toute simple, mais tellement agréable.
Carmen ne voulait pas y aller, comme souvent quand on lui propose quelque chose, et surtout parce qu’elle me savait dans les murs. Je lui ai dit que j’allais au foyer , elle m’a demandé si elle pouvait venir, je lui ai expliqué que c’était impossible car c’est une unité fermée, et j’ai insisté pour qu’elle aille dehors avec les autres, prendre un peu le soleil en lui disant que je viendrai lui dire au revoir en partant.
Carmen est allée avec Catherine et j’ai pu aller voir mes amis du foyer.
En entrant au foyer , j’ai tout de suite repéré une nouvelle résidente , Paulette, bien mise, souriante , sympa.
Elle était à côté de Sylvaine, ma pianiste talentueuse préférée.
Alicja déambulait un peu, Gaby et Fransesca aussi, Pierre était dehors … Marie-Louise était calme et attentive., Michel aussi.
Thérèse m’attendait pour chanter est danser. Thérèse a toujours été mon poisson pilote.
J’ai chanté quelques chansons dynamiques et souriantes . Certains ont suivis, d’autres non. Thérèse a chanté et dansé tout le temps. Alicja aussi. Elle m’a même retenu (ou plutôt bloqué) par les bras mais l’intention était bonne et tout le monde a rigolé , elle la première.
La position était compliquée pour moi mais je la sentais tellement heureuse… J’aime bien Alicja . Elle est étonnante et je sais que la musique lui fait du bien. Sa copine Nicole nous a quittés il y a peu de temps alors Alicja manque de repères et la musique , les chansons , tout ça est bon pour elle.
Nous avons passé un super moment ensemble. On se connait bien maintenant les résidents du foyer et moi. On se voit souvent pour des ateliers mémoires et bien être. D’ailleurs le prochain atelier aura lieu le 11 mai.
Je suis allé, comme promis, saluer ma chère maman avant de partir… Elle papotait , elle semblait bien … C’est tout ce qui compte . Je sais qu’ à St François elle est bien traitée et aimée. J’entends souvent dire d’elle « oh elle a son petit caractère quand même » . Alors à la fois je me dis que c’est bien et puis connaissant ma maman et sachant qu’elle est le contraire d’une emmerdeuse , je me dis que sans doute la maladie la rend un peu différente .. je suis désolé.
Je suis reparti heureux , vraiment heureux de cette belle journée. Une de plus passée dans ce bel ehpad de Fontenay sous bois .
Le bémol du jour : `
J’ai appris la disparition de Namous.
Ceux qui suivent mes articles sauront de qui je parle. Notre petite mascotte de l’ASF a tiré sa révérence après de belles années entouré de l’amour fou de sa maîtresse Dalila, des résidents , du personnel , de tout le monde…
Le cousin éloigné de mon chien Tomy, était de toutes les fêtes. Repas de noël en famille, canicule en juillet etc… Namous .. je l’aimais beaucoup. J’aime tous les chiens et plus généralement les animaux, mais Namous je l’aimais vraiment beaucoup.
Snifff … et merde alors…
Pour info , « Namous » c’est « Moustique » en berbère et en arabe.