Samedi 27 mars, la maison St Louis à Versailles m’ouvrait ses bras et son coeur. Je n’étais pas allé dans cet établissement  qui fait partie de la belle association Monsieur Vincent depuis quelques mois et j’étais franchement heureux d’y retourner.

Quand j’écris le mot « partage » en tête de cet article, je parle aussi bien de partage de chansons, mais aussi de sourires, de discussions, de rires…

Beaucoup de bienveillance, d’écoute, d’intelligence chez les résidents de St Louis, ce qui rend toujours nos rencontres musicales passionnantes et enrichissantes.

Je suis toujours accueilli très chaleureusement par Marie-Pierre, l’animatrice de la maison, qui sait ce que la bien traitance des résidents veut dire, et qui fait un « vrai boulot » d’animatrice en ehpad, comme ses collègues d’autres maisons labellisées Monsieur Vincent ( Armelle à l’accueil St François, Monique à l’ehpad Catherine Labouré ou encore Marie Andrée à l’ehpad St Joseph , par exemple)

Après avoir bu un café dans le joli et calme petit jardin de la résidence, je me suis dirigé vers la salle d’animation. C’est une chance pour les résidents de St Louis d’avoir une vraie salle pour cela. Bien des établissements me reçoivent dans le réfectoire, lieu de passage, de bruits en tout genre (vaisselle, portes qui claquent, agents de service qui parlent fort etc… tout pour perturber une animation) et quand il est propre j’ai de la chance.

Mais à St louis nous avons une salle avec une estrade (petit scènette), un piano droit, une belle acoustique, et deux portes soigneusement fermées par Marie Pierre pour que nous soyons tranquilles, entre nous. Ce qui permet aux résidents d’être concentrés et à nous tous de passer un vrai moment intime, ce que j’appelle un moment de partage.

Il y avait pas mal de personnes présentes. Mélange d’hommes et de femmes … religieux, religieuses ou pas… que des gens sympas et souriants.

Ma copine , Jeanine (Soeur Jeanine) était là, au premier rang, d’ailleurs je refuse qu’elle soit à une autre place, elle connaît tellement  tout ce que je propose comme chansons qu’elle finit par me servir de prompteur.

J’ai une grande affection pour Jeanine. J’ai l’impression qu’on se connait depuis des décennies. Cette Soeur là est rare, cette femme là est rare …

J’ai retrouvé avec bonheur Geneviève, Robert, Michel et Bernadette et fait la connaissance de Marie Antoinette, très agréable résidente.

répertoire du jour : Joe Dassin : Le chemin de papa , Les Champs-Elysées , La fleur aux dents, Siffler sur la colline

Piaf : la vie en rose , Mon manège à moi
Quelques vieilles chansons  : Mon amant de st jean, et , à la demande de Jeanine , la java bleue (que je ne maîtrise pas trop, pardon).

Et puis quelques très anciennes chansons qui sont restées des beautés : À la claire fontaine et Aux marches du palais par exemple.

Un tour dans les années 60, décennie qui ne manque pas de tubes.

Un titre en Espagnol , Besame Mucho et un titre en italien que tout le monde a repris en choeurs en faisant la la la la .

Deux chansons de Fugain : Chante la vie chante et Je n’aurais pas le temps qu’ils m’ont fait le plaisir de fredonner avec moi et c’était très beau.

La maladie d’amour de Michel Sardou et une chanson de Serge Lama qui fait du bien , elle s’appelle Je t’aime à la folie. Tout le monde a chanté le refrain avec moi et j’étais heureux de voir leurs visages souriants en chantant.

Michel Delpech, toujours très apprécié et c’est tant mieux : Pour un flirt,  et Chez Laurette en final avec Jeanine. En effet cette dernière m’a dit que c’était « la chanson préférée de son père » alors nous l’avons chantée ensemble et ce moment de partage chanté était absolument magique. Merci Jeanine. Il y avait ce je ne sais quoi au fond de son regard … quelque chose qui ressemble au bonheur.

Nous avons célébré l’anniversaire de Marie-Antoinette. Je lui ai demandé de monter sur l’estrade avec moi, face au public et tout le monde a chanté la chanson de circonstance, le célèbre joyeux anniversaire. Marie Antoinette était intimidée mais semblait franchement heureuse de ce moment là. Moi aussi .

Une fois ma guitare rangée et la moitié des résidents partis en direction du goûter qui les attendait, une femme est arrivée, son fauteuil roulant poussé par une soignante.

Marie Pierre m’a demandé de refaire une chanson pour cette femme là. Elle s’appelle Marcelle et ne quitte pas sa chambre depuis de longues semaines car « sous oxygène », mais là, elle avait pu descendre quelques minutes.

Je n’ai pas hésité une seconde. J’ai ouvert le flight case de ma guitare, j’ai ressorti mon instrument , et pour Marcelle, accompagné par quelques résidentes encore présentes (dont ma copine Jeanine) nous avons chanté une chanson de Richard Anthony,Et j’entends siffler le train.

Marcelle était heureuse. Marcelle est l’ancienne bouchère du quartier, elle est hyper sympa. Elle m’a remercié de la plus belle des manières en me faisant un clin d’oeil et en disant : « merci mon coeur ».

J’espère que lors de ma prochaine visite, Marcelle pourra être des nôtres (avec oxygène mobile ça serait bien)

Un grand merci à tous pour la participation active et les sourires bienveillants.

Merci Marie Pierre pour ton engagement et ta présence.

A très vite j’espère.