Mercredi 13 novembre j’étais très attendu chez mes amis de Ste Hélène, maison labellisée « Asso Monsieur Vincent », que je côtoie depuis de longues années à Epinay sous Sénart.

Je suis arrivé à 14h15 pour une animation « anniversaires » qui commençait à 15h, donc largement le temps pour moi de prendre un café et de papoter avec quelques résidents déjà en place. Ça fait aussi partie de mon métier, enfin ce que j’entends être ma manière de faire mon métier. Je créé des liens avec les résidents. Il me faut donc penser à arriver assez tôt pour avoir du temps à leur consacrer, autrement qu’en chantant pour eux.

La première que j’ai croisée c’est Marie-Antoinette, devant le distributeur de boissons. Nous avons parlé de tout, d’elle, de moi, de sa fille Vanessa que je connais bien également. On a pris des nouvelles comme on dit.

Puis je suis allé faire un tour dans la grande salle où j’ai croisé Florence, l’animatrice de la maison, qui installait les résidents les plus dépendants, épaulée par l’équipe soignante qui dans cet établissement est vraiment sympa.

Florence me dit : « on attend les enfants de deux centres de loisirs qui viennent partager ce moment festif avec nous« . Ça m’inquiète un peu car je n’ai pas le répertoire pour des enfants de 6 ou 7 ans et parfois ils peuvent être turbulents et perturber l’animation. Et puis ils peuvent s’ennuyer.

Les résidents continuent de s’installer gentiment. Il y a beaucoup de monde et je me dis que je vais devoir tirer sur les cordes vocales pour me faire entendre. Ça aussi ça fait partie de « ma manière de concevoir mon métier ». Aller sans sonorisation dans les Ehpad , qu’il y ait 10 ou 70 personnes, par respect pour leurs oreilles souvent fragiles et puis j’aime l’idée qu’on soit tous au même niveau – eux chantent sans micro alors moi aussi – c’est beaucoup plus convivial.

Je n’utilise une sono que lors des repas des familles où la jauge peut atteindre 120 /150 personnes.

Barbecue des familles à Epinay sous Sénart (91)

Une vingtaine d’enfants et deux accompagnatrices arrivent. Les enfants sont dispersés au milieu des aînés. J’aime bien l’idée. Les visages des anciens s’allument quand ils sont entourés de « petits ». Ils sont sages et mignons comme tout, finalement je me dis que ça peut se passer très bien. Je décide de les faire participer au maximum.

Je n’ai pas été déçu. Les enfants et leurs accompagnatrices ont participé au delà de mes espérances . Les anciens, boostés par cette belle jeunesse se sont dépassés et j’ai eu une magnifique ambiance autour de ma guitare.

Les petits sont même venus faire une petite chorégraphie sur des chansons de Claude François, entourés des soignantes. Ils étaient fiers de faire les choses bien. Ils ont chanté, tapé dans les mains, souri, rigolé. Ils ont été au top et les résidents ont je crois apprécié pleinement cette belle animation.

J’ai mouillé la chemise, sauté en l’air, chanté fort , gratté la guitare très fort. Je me suis donné à fond et je suis content de l’avoir fait.

Ensuite nous avons célébré les nombreux anniversaires de Septembre et Octobre. Six au total, célébrés individuellement en musique, au plus près de la personne concernée, comme j’aime prendre le temps de le faire.

Soeur Anne qui célébrait son anniversaire m’a fait signe d’aller la voir. Elle voulait me parler. Elle me dit ceci :  » Vous êtes un excellent chanteur , comment faites vous pour ne pas perdre votre voix? » je lui réponds : « Dieu m’en garde » .

Quand je suis parti j’ai eu les félicitations et remerciements des accompagnatrices des centres de loisirs mais aussi des résidents qui m’ont demandé :  » quand reviens tu Laurent ? Bientôt j’espère? »

Et bien non, en fait ce n’est pas bientôt. Une seule date est prévue, en septembre 2025… je n’ai pas osé leur dire, ça me faisait trop mal au coeur. Ça par contre ce n’est pas la conception de mon métier. « Ma manière  » c’est avant tout « créer du lien social, amical, affectif » . Je n’aime pas que l’on casse le fil que j’ai mis des années à tisser.

Je n’adhère pas à la politique de « diversification » des intervenants que je vois s’étendre dans les Ehpad. Les anciens en Ehpad ont besoin de repères me semble-t-il.  La même place à table pour déjeuner, les horaires fixes etc …Quand on a un intervenant de qualité que les résidents aiment on doit tout faire pour le garder, je ne dis pas tout le temps mais souvent. Le plus souvent possible en fonction des moyens que l’on a. Et je ne dis pas ça que pour moi, c’est valable pour les autres intervenants bien sûr.

J’en ai parlé à Delphine, l’excellente directrice de cette maison.  J’ai pu lui dire ma déception, elle a su m’écouter avec attention et je la remercie. A priori, les résidents ( en commission animation) ont souhaité diversifier les intervenants futurs et avoir plus de femmes…

Belle fin d’année à tous les résidents de cette belle maison bien tenue et à tout le personnel, soignant et administratif, sans oublier les Soeurs que j’aime énormément.

Un grand merci aux enfants des centres « Alphonse Daudet » et « le pré aux agneaux » d’Epinay sous Sénart.

Merci à Florence pour les photos ci-jointes. Ce n’est pas dans mes habitudes mais je me suis permis de mettre les photos avec les enfants après avoir obtenu l’autorisation des accompagnatrices des centres de loisirs.

Un peu d’information sur la belle association Monsieur Vincent dont cette maison fait partie :

https://monsieurvincent.org/