Idem que la veille en me rendant au foyer Camille Claudel de Villepreux, c’est avec le sourire que je prends la direction du 13 ème arrondissement de Paris pour aller rendre visite à mes copains du FAM Jean Faveris.
Ces deux établissements visités l’un après l’autre sont dans mon top 5 des établissements de santé.
Un FAM est un foyer d’accueil médicalisé. Un FAM peut accueillir des adultes lourdement handicapés ou Polyhandicapés qui présentent un peu plus d’autonomie que dans les MAS (Maisons d’accueil spécialisées).
La particularité du FAM Jean Faveris est d’accueillir des adultes handicapés vieillissants. C’est assez rare pour être souligné ici. Les foyers d’hébergement accueillant des personnes souffrant de handicap mental ne gardent pas tous leurs résidents jusqu’au bout. Quand ces personnes ont dépassé un certain âge, elles doivent trouver un FAM les accueillant. J’en ai aussi beaucoup croisés en EHPAD malheureusement.
Les maisons les accueillant sont rares et les places manquent. Je sais que Perce-neige à créer les maisons des ainés ou les résidents de cette belle fondation peuvent se retrouver à la retraite pour finir leurs jours ensemble.
Le foyer Jean Faveris garde ses résidents jusqu’au bout et c’est une belle chose.
L’arrivée sur les lieux est depuis 5 ans toujours à peu près la même.
Mon copain Richard est toujours le premier arrivé et souvent même il me guette depuis cet endroit stratégique qui est le sien, devant les ascenseurs, à côté de la porte d’entrée, en gardant un oeil sur le couloir qui mène aux bureaux… Richard est très sociable et très bavard et j’avoue que j’adore discuter avec cet homme là.
Ma venue est toujours annoncée par une affiche dans le hall, une autre dans les ascenseurs et une à chaque étage… C’est donc immanquable!
L’accueil du personnel est toujours aussi gentil. Tout le monde est souriant et aux petits soins avec moi et c’est bien agréable.
Je connais les lieux alors l’installation de la sono est ultra rapide, tout en discutant avec l’ami Richard.
Quand les résidents viennent s’installer c’est dix minutes avant l’heure dite. Là aussi ça me laisse le loisir de les saluer un par un. Les embrassades se succèdent avec mes joyeux amis du foyer.
Jacques-Daniel est toujours aussi chaleureux et veut chaque année m’inviter à sa retraite. Eliane me dit qu’elle est ravie de me revoir et que je lui ai manqué, Francilie est toute pimpante et souriante. Je fais rapidement connaissance avec les nouvelles têtes : Laurent par exemple, très élégant, souriant, bien coiffé et bien habillé.
Une fois ce joli petit monde installé, je branche la guitare et c’est parti pour plus d’une heure de grosse ambiance. Tout est permis ou presque. On discute entre les chansons, on rigole, certains me demandent des titres, d’autres se lèvent spontanément et viennent chanter avec moi en duo (avec micro ou pas).
Richard s’est une nouvelle fois illustré en chantant du Johnny avec moi. Toute la musique que j’aime à fond la caisse ! Bravo Richard!
Alex est très étonnant. Il connaît la plupart des chansons par coeur et n’hésite pas à se lever pour venir les chanter près de moi.

Jacques-Daniel est un sacré numéro. Il fait le show. Il est tellement content mon copain J.D…
Il prend le micro, le tend vers l’assistance pour faire chanter les autres, fait les mêmes gestes que moi. A la fin d’une chanson, il salue et me remercie. Cette année nous avons encore chanté Pour un flirt ensemble, comme l’an passé :
Je ne sais plus exactement quels titres j’ai joués ce mardi 16 avril, je sais qu’il y avait beaucoup de Joe Dassin. Ses tubes incontournables comme Les Champs-Elysées, La Fleur Aux Dents
ou Siffler sur la colline
sont connus de tous! J’ai même commencé avec L’été indien
je crois.
Elle a les yeux revolver de Marc Lavoine a été très joliment chantée par les résidents et le personnel.
A propos du personnel, une fois de plus, j’ai aimé le comportement de ceux qui étaient présents, leurs regards bienveillants et aimants envers les résidents et certains ont donné beaucoup de leur voix pour nous accompagner. Merci Catherine, Jocelyne, Mélanie, Marc, Karim. Certains ont même dansé.
Cette année-là (avec chorégraphie compliquée et fatigante) enchainée avec Bélinda
.
Les Clodettes du jour s’appellent Eliane, Catherine, Mélanie, Jocelyne, Mauricette. Nous avons eu un Cloclo spontané en la personne de Karim
Nous avons bien entendu fait une petite farandole sur l’air de La ballade des gens heureux et sommes allés faire un tour jusqu’au bout du couloir pour tenter de déranger un peu plus encore ceux qui essayaient de travailler dans le calme, à l’abri, dans leurs bureaux.
Le dernier bureau au fond à gauche, c’est celui de Corinne, chef de service, qui est spontanément venue s’accrocher à notre chenille pour revenir dans la salle avec nous en chantant. Du coup elle est restée jusqu’au bout avec nous et j’ai trouvé cela hyper sympa.
Le nouveau directeur de l’établissement, Hadi , était malheureusement absent. C’est bien dommage car je connais cet homme là. Avant il était directeur adjoint à la MAS de Noiseau, établissement que je fréquente souvent, et je me souviens avoir vu Hadi nous faire un Claude François sympathique lors d’un repas de Noël… ce n’est que partie remise, que ce soit dit!
A la demande des résidents, nous avons chanté La poupée qui fait non de Michel Polnareff, Les copains d’abord
de Brassens, un peu de Johnny aussi, Noir c’est noir
, Da Dou Ron Ron
De mon côté j’ai opté pour Another brick in the wall, célèbre titre de de Pink Floyd et quelques extraits des tubes d’Hervé Vilard, de Michel Fugain et de Jacques Dutronc
La conclusion était sur les la la lala lala la la de The Passenger d’Iggy Pop, et en rappel, puisqu’on m’a rappelé (j’ai beaucoup de chance!), un Chez Laurette en hommage à mon cher ami Michel Delpech, extrêmement apprécié dans les foyers.
J’ai rangé soigneusement mon matériel une fois que les résidents avaient rejoint leurs pénates, puis je suis monté au 3 ème étage pour signer la seule affiche restante (les autres ayant disparues comme par magie!).
J’ai encore papoté avec l’ami Richard et lui ai dédicacé une photo puis suis reparti à travers une circulation dense mais pas tant que je l’imaginais. Les sourires, les visages, et toutes les voix du foyer Jean Faveris m’ont tenu compagnie pendant le voyage retour.
J’espère que cette fois je ne vais pas attendre un an avant d’y retourner, ce serait dommage.
Merci à SOGERES de me permettre d’aller chanter dans cet endroit chaleureux et incroyable.
Merci à Catherine et Corinne pour leur bel accueil.
Merci à toi Laurent pour ce bel article très étoffé !
Au grand plaisir de te revoir et de t’entendre à nouveau « allumer le feu ! « … A Noël c’est sûr… avant peut-être …