Ce mercredi 28 mars, je me suis rendu à Paris 12ème, au sein de la résidence Catherine Labouré, pour célébrer quelques anniversaires.
L’immense salle prévue pour les animations affichait presque complet. C’est dire si les résidents étaient venus nombreux pour l’occasion.
C’est la troisième fois que je me rends dans cet établissement et le public est de plus en plus large.
Une majorité de femmes. Des Soeurs bien sûr, puisque la résidence fait partie de l’association Monsieur Vincent (donc Catholique), en habit ou en civil, mais toutes à la retraite. Des Pères aussi, moins nombreux mais présents quand même.
Accueilli par Régina, en l’absence de Monique, l’animatrice-maison, pour des raisons de santé, j’ai installé mes affaires aux pieds du piano à queue trônant au fond de cette grande salle. L’établissement est flambant neuf, et quelques ouvriers rôdent encore par ci par là, mettant une touche finale aux portes, fenêtres, volets, carrelages et autres bricoles.
Lors de mon premier passage chez eux, n’ayant pas de photos de l’animation, j’avais orienté mon article sur la création de cette maison mais aussi sur la personne « Catherine Labouré ».
Pour mémoire le voici:
Eliane, René, Renée, Carmen, Rosa fêtaient leurs Anniversaires.
Ricardo, mon copain Espagnol , était des nôtres et son épouse l’accompagnait. Nous avons donc chanté Besame Mucho en entier pour lui faire plaisir .
Les soignantes et une bénévole ( Elizabeth), ont osé faire les Clodettes, pour le plus grand plaisir des résidents, sur l’air de Cette année-là, adaptation de December, 1963 (Oh What a Night!) du groupe Frankie Valli and the four seasons .
Allez une petite video de la version originale qui fait du bien.
Côté répertoire, nous avons commencé en douceur avec des titres comme La maladie d’amour , Chez Laurette ou encore Je n’aurai pas le temps. Puis nous sommes passés aux titres plus dynamiques comme Les Champs-Elysées , Mon manège à moi, Bambino , Pour un flirt...
Anne-Marie, ancienne résidente d’ « Antoine Portail » (Paris 6) et que je connais depuis 3 ans, m’avait demandé en amont de chanter L’eau vive de Guy Béart. J’ai donc distribué les paroles de cette chanson à tout le monde et ce sont eux qui l’ont chanté, et plutôt bien d’ailleurs, tandis que je les accompagnais à la guitare.
Les Soeurs chantent bien. Notamment Madeleine qui a une voix étonnante. Souriantes, attentives, elles se laissent aller au chant avec facilité. Pas le public le plus facile, les Soeurs. Quand elles n’aiment pas, elles le font vite savoir et n’hésitent pas à quitter la salle. Par contre quand elles aiment elles ne sont pas avares de compliments.
Nous avons aussi chanté La cage aux oiseaux, La Vie En Rose et À la claire fontaine, entre autres.
Nous avons terminé par une Farandole sur La ballade des gens heureux…autour du piano et dans le hall.
Pour les autres résidentes, plutôt laïques, de belles rencontres encore cette fois-ci. Eliane (97 ans) aux côtés de son accompagnatrice. Eliane, très attentive, dynamique, n’a pas hésité à venir faire la farandole avec nous. De même que Zahïa, qui porte bien son prénom ( « heureuse » en arabe) a chanté avec sourire et nous a suivi dans son fauteuil lors de notre déambulation chantante.
J’ai cru voir certains yeux briller pendant cette « queue leu leu » improvisée. J’ai aperçu de la surprise et de la joie chez les soignantes aussi…et la personne de l’accueil était ravie de nous voir passer devant son comptoir.
Après avoir souhaité les anniversaires des élus du jour, nous avons trinqué ensemble et dégusté un morceau du magnifique gâteau préparé avec amour par le chef, Jean Michel.
J’ai essayé de parler à tout le monde, ce qui m’a permis d’entendre de jolis compliments, et je trouve toujours cela bien touchant.
Quand je me suis approché de Michel. Père Michel comme ils disent là bas ne peut plus s’exprimer que par les yeux, et ses yeux me racontent de belles histoires. La dame qui l’accompagne, une ancienne amie (fidèle), vient tous les jours pour s’occuper de lui. Cette dame me dit : « la prochaine fois que vous viendrez, pourrez vous jouer le temps des cerises ? C’est le morceau préféré de Père Michel..»
J’ai donc ressorti la guitare et suis allé au plus près du fauteuil-lit de Michel lui jouer cette merveilleuse chanson. Michel m’a fixé longuement de ses yeux bleus souriants. Je n’oublierai pas ce moment d’intimité.
Je n’oublierai pas cette journée à Paris et tous ces visages joyeux face à moi. J’ai bien de la chance de faire ce métier. Merci !
Rendez-vous fin juin pour d’autres anniversaires.
On se quitte avec un autre tube des Four seasons : Can’t Take My Eyes Off You