C’est au coeur de la « maison du jardin des roses » à Villecresnes que j’ai déambulé, guitare en bandoulière, ce dernier vendredi de mai.
Ça faisait presque deux ans que je n’étais pas allé dans cette belle maison de retraite et j’étais franchement content d’y retourner.
La période Covid n’étant pas vraiment éloignée de nous, c’est avec les plus grandes précautions que cette animation a eu lieu.
Il était convenu entre Emilie (coordinatrice de vie sociale) et moi que cette animation se ferait en trois étapes : Les deux unités de vie protégées et la grande salle du RDC avec les résidents « ehpad ».
Je suis arrivé vers 14h40 pour commencer à 15h à L’UVP (Unité de Vie Protégée) du rez de chaussée. Emilie m’a gentiment accueilli, j’ai eu le temps de prendre un café-clope, de passer une chemise et j’étais prêt pour faire connaissance avec les résidents de cette unité particulière.
Ce genre d’unité nécessite un peu d’expérience. J’arrive guitare en bandoulière, les gens sont installés, j’ai une minute pour faire connaissance, pour jauger les résidents, savoir où je peux les embarquer (ambiance plutôt calme ou au contraire dynamique, ou les deux?), et ensuite j’ai trente minutes pour leur plaire et leur faire du bien si possible.
Cet exercice n’est pas simple. Lorsque je vais de manière récurrente dans un établissement cela devient plus facile mais la première fois ce n’est jamais aisé.
Les résidents de cette unité étaient tout à fait charmants, le personnel tout à fait compétent et agréable. Je me souviens d’Hélène, un peu angoissée et un peu beaucoup perdue, qui s’est laissée aller petit à petit, de Michelle très souriante, agréable, qui a chanté tout ce que je proposais et des autres très attentifs et pour la plupart participants à leur manière (chant, taper dans les mains, quelques pas de danse, ou simplement souriants).
Quelques titres en vrac : Les Champs-Elysées, La maladie d’amour , Non, je ne regrette rien, Mon manège à moi, Bambino…
J’avais franchement du mal à les quitter au bout de trente minutes.
Ensuite une pause le temps de servir le goûter était prévu. J’en ai profité pour changer de chemise. En traversant la grande salle en bas, j’ai croisé quelques résidents qui dégustaient leurs gâteaux, l’un d’eux (Daniel) m’a dit qu’avant il jouait de la guitare et qu’il aimait le rock. je n’ai pas pu m’empêcher de lui jouer Be Bop A Lula qu’il a repris en choeurs avec moi.
Après la pause, nous nous sommes dirigés vers l’unité « semi protégée » du 1 er étage. J’ai retrouvé quelques visages que j’avais croisés lors de mes interventions passées.
Le public semblait plus calme mais ce n’était qu’une impression. Ils se sont déchainés avec moi pendant 30 minutes. A fond : Mamy Blue, Le chemin de papa, Capri c’est fini, l’été indien, Wight is Wight...
Le plus joli moment a été de voir chanter Eliane sur « la vie en rose ».
Une belle rencontre aussi avec Anne (dite Annette), mélomane, musicienne, charmante …
Nous nous sommes quittés sur le « la la lala la la » de la chanson Nous d’Hervé Vilard… jusqu’à l’ascenseur pour qu’ils m’entendent chanter le plus loin possible … Eux aussi j’ai eu du mal à les quitter.
J’ai passé deux fois trente minutes très sympas dans ces deux unités.
J’aime le moment où les visages s’allument, et si je n’obtiens pas cette lumière dans les yeux des résidents je ne suis pas content de mon travail.
Eux m’ont offert beaucoup de petites lumières, beaucoup de sourires et ils m’ont franchement accueilli comme le messie au sein de leurs unités de vie.
Quand nous sommes revenus au Rdc , le goûter était débarrassé, les résidents installés, prêts à me recevoir dans leur salon. Je dois dire à ce sujet que l’organisation de cette animation était parfaite – tout était syncronisé comme il faut- et que les soignantes et autres agents de service étaient très agréables. Merci et bravo !
Au RDC j’ai reconnu beaucoup de monde . Je me souvenais évidemment de Germaine, la star de l’établissement. Germaine, son chapeau de paille, sa gouaille, son déambulateur customisé en Harley Davidson « qui fait pouet pouet ».
Je me souvenais aussi de Elie , Odette, et quelques visages..
Un festival de Joe Dassin à la demande d’Odette pour commencer cette dernière partie. Siffler sur la colline et La fleur aux dents entre autres.
Ensuite François m’a demandé les divorcés de Michel Delpech.
J’ai aussi joué un medley Hervé Vilard et j’ai enchainé avec du Toto Cutugno, évidemment.
Un bon Claude François car j’avais 5 clodettes (soignantes) sympathiques, dynamiques et heureuses de faire plaisir aux résidents. On s’est franchement bien marrés !
Un peu de Delpech , un peu de Fugain pour finir et rebelote pour Be bop a lula pour l’ami Daniel.
Avant de partir j’ai dédicacé quelques photos pour les résidents qui le souhaitaient et je suis reparti heureux de cette belle journée en bonne compagnie.
Un grand merci à Emilie pour la confiance accordée, l’accueil sympathique, l’accompagnement et l’organisation très professionnelle de tout ça. Merci aussi pour le regard que tu portes sur les résidents.
Merci aux soignantes, je le répète mais c’est assez rare et important, une équipe soignante jeune qui sait motiver les résidents, une équipe heureuse de faire un peu la fête et qui me met à l’aise.
Et enfin merci aux résidents, quelque soit l’unité, pour la participation active et remarquable. Soyez tous fiers de ce que vous avez su faire ce vendredi 28 mai.
Aucune date future n’est encore gravée mais je sais qu’on se retrouvera.
La maison du jardin des roses fait partie du groupe ADEF résidences.